Variations: un problème ennuyeux qui nuit à la qualité!
Il existe de nombreux exemples éloquents de pratiques exemplaires fondées sur des données probantes qui produisent d’excellents résultats en Ontario.
Le défi réside dans la nature exceptionnelle de ces pratiques plutôt que dans une norme d’excellence et de qualité supérieure. La qualité des soins varie considérablement d’un bout à l’autre de la province.
Ce problème n’est pas exclusif à l’Ontario tout comme il n’est pas nouveau. Jack Wennberg du Dartmouth College aux États-Unis étudie les variations depuis plusieurs décennies. Il a identifié des variations considérables dans les façons de procéder dans de nombreux secteurs de la santé et diverses régions des États-Unis. La plupart de ces variations sont «injustifiées»; autrement dit, elles ne s’expliquent pas par les différences entre patients (âge, sexe, type de maladie, etc.) ou d’autres facteurs.
Je vais parler d’un exemple en Ontario. Qualité des services de santé Ontario a produit récemment un tableau illustrant les taux de césariennes dans tous les hôpitaux qui pratiquent cette intervention. La probabilité qu’une femme enceinte à faible risque2 varie subisse une césarienne varie de 4,5 % à 35,5 % selon l’hôpital dans lequel elle est admise. Cet écart est effarent pour une seule province.
Les variations ne sont pas mauvaises en soi. Dans certains cas, elles nous permettent de mieux répondre aux besoins particuliers du patient. Comme Al Mulley l’a expliqué en 2010 dans un article sur les variations au sein du UK National Health Service: « Si toutes les variations étaient mauvaises, il serait facile d’y trouver des solutions. La difficulté réside dans l’incapacité de réduire les variations indésirables, qui traduisent les limites des connaissances professionnelles et les échecs associés à leur application, et de préserver en même temps les bonnes variations, qui permettent de centrer les soins sur les patients. Lorsque nous échouons, nous prodiguons aux patients des services dont ils n’ont pas besoin ou ne veulent pas au détriment des personnes qui en auraient besoin ou souhaiteraient les recevoir. »
En réduisant les variations de façon appropriée, on obtiendra des soins plus sûrs, plus efficaces et plus appropriés. En outre, on améliorera l’accès aux soins et la satisfaction des patients. En relevant le défi de réduire les variations de façon appropriée, QSSO tirera parti de toutes les facettes de l’organisme : amélioration de la qualité, élaboration de preuves, suivi de la performance et rapports. Mais surtout, nous devons collaborer étroitement avec les partenaires en santé pour assurer la qualité des données, établir des objectifs et comprendre les facteurs susceptibles de produire les variations constatées.
2Les grossesses à risque sont les grossesses multiples, les accouchements par le siège, les accouchements prématurés, les problèmes de santé que peut avoir la femme enceinte ou le fœtus, etc.