Les troubles anxieux se caractérisent par des sentiments excessifs et persistants de souci ou de peur. Ce sont les problèmes de santé mentale les plus courants. La prévalence des troubles anxieux (y compris du trouble obsessionnel-compulsif (TOC) et du syndrome de stress post-traumatique) au Canada était de 4,9 % en 20156. Aux États-Unis, les chiffres indiquent que 32 % des personnes ont eu un trouble anxieux à un moment ou à un autre de leur vie (taux de prévalence au cours de la vie) alors qu’en Ontario, 2,5 % des adultes ont présenté un trouble d’anxiété généralisé. En Ontario, 2,5 % des adultes ont été atteint d’un trouble d’anxiété généralisé.
Les troubles anxieux ont un effet important sur les personnes atteintes d’un tel trouble et sur les membres de leur famille, ce qui contribue à réduire leur qualité de vie. Les troubles anxieux peuvent entraîner une détresse et une déficience fonctionnelle importantes chez les personnes qui en sont atteintes. En Ontario, les nouveaux cas de phobie sociale, de trouble panique et d’agoraphobie se sont chiffrés à environ 9 000, 21 000 et 1 500 par année respectivement, ce qui a eu des répercussions sur la santé et la fonction des gens qui en étaient atteints et s’est traduit par des pertes d’environ 33 000, 10 000 et 5 300 années de vie perdues ajustées sur la santé respectivement.
Les troubles anxieux contribuent également à un important fardeau économique. Selon les estimations, l’anxiété coûte à l’économie canadienne 17,3 milliards de dollars par année en raison des pertes de productivité. En 2015, les dépenses publiques et privées du Canada en santé mentale, y compris les troubles anxieux, étaient estimées à 15,8 milliards de dollars.
Au Canada, 81 % des personnes atteintes d’un trouble de santé mentale ou de toxicomanie qui ont été hospitalisées dans un hôpital général en 2017-2018 ont été admises par le service d’urgence. Les nombres de consultations à l’urgence pour des troubles anxieux ne sont pas les mêmes dans les différentes régions de l’Ontario. Ainsi, en 2018, on pouvait voir un écart de presque 3 pour 1 entre les réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS) ayant les taux les plus élevés et les plus faibles d’adultes ayant dû se rendre à l’urgence pour des troubles anxieux (593 par 100 000 habitants dans le RLISS du Nord-Est comparativement à 198 pour 100 000 habitants dans le RLISS du Centre [SNISA, données fournies par IC/ES, 2019*; Statistique Canada]). En ce qui concerne les personnes ayant dû se rendre à l’urgence de façon imprévue en raison d’un trouble anxieux, les taux de nouvelles consultations imprévues à l’urgence, dans les trente jours de la première consultation pour un problème de santé mentale et de dépendance, ne sont pas les mêmes dans les différentes régions de l’Ontario. On peut notamment voir un écart de l’ordre de 1,5 pour 1 entre les RLISS ayant les taux les plus élevés et les plus faibles de consultations à l’urgence pour un trouble anxieux suivies, dans les 30 jours, d’une visite imprévue à l’urgence pour des problèmes de santé mentale et de dépendance (13,0 % pour le RLISS du Centre-Ouest comparativement à 20,7 % pour les RLISS du Centre-Toronto et du Nord-Ouest; SNISA, données fournies par IC/ES, 2019*).
En 2018, pour 32,5 % des adultes et 38,0 % des enfants et des adolescents en Ontario, le premier contact avec le système de santé pour des troubles anxieux a eu lieu à l’urgence, ce qui signifie qu’ils n’avaient pas eu accès à un médecin capable de les orienter vers les services de santé mentale ou de dépendance au cours des deux années précédentes (SNISA, BDCP, SIOSM et Base de données sur les demandes de règlement du Régime de l’assurance-santé de l’Ontario, données fournies par IC/ES, 2019*). Cette donnée peut indiquer soit que les personnes reçoivent des soins de fournisseurs qui ne sont pas médecins, soit qu’elles n’ont pas accès à des services de santé mentale et de dépendance fournis par des médecins, soit qu’elles constituent potentiellement des occasions ratées en ce qui concerne les services de santé mentale dans les établissements de soins primaires et communautaires. Les taux de premier contact à l’urgence pour un trouble anxieux étaient donc plus élevés dans les régions rurales (SNISA, BDCP, SIOSM et Base de données sur les demandes de règlement du Régime de l’assurance-santé de l’Ontario, données fournies par IC/ES, 2019*).
En outre, en Ontario, seulement environ un tiers des patients admis à l’hôpital pour un trouble anxieux (y compris les TOC) ont eu une visite de suivi avec un médecin dans les sept jours suivant leur sortie de l’hôpital, ce qui fait ressortir les possibilités d’améliorer la surveillance et la transition entre l’hôpital et le domicile.
Plusieurs facteurs d’équité, y compris le sexe, l’âge, le revenu, l’identité autochtone et la géographie, peuvent avoir différentes répercussions sur les populations spécifiques atteintes de troubles anxieux. Les femmes ont notamment des taux de prévalence élevés et sont plus susceptibles d’être atteintes de troubles anxieux que les hommes. Les adultes plus âgés qui ont des problèmes d’anxiété présentent et décrivent souvent leurs symptômes différemment des personnes plus jeunes, ce qui rend la détection plus difficile. Le quintile de revenu le plus faible selon le quartier est celui dans lequel on retrouvait la plus forte proportion de personnes ayant déclaré avoir reçu un diagnostic de troubles anxieux ou de trouble obsessionnel-compulsif (Enquête sur IC/SE : santé mentale, 2012). De même, un plus grand nombre de personnes des régions rurales ont indiqué avoir reçu un diagnostic de trouble anxieux ou de trouble obsessionnel-compulsif que dans les zones urbaines (7,5 % contre 4,8 %, respectivement; Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes : santé mentale, données fournies par IC/SE, 2012). En 2017, il y avait également moins de travailleurs en santé mentale disponibles dans les régions rurales que dans les régions urbaines.
Il existe des possibilités importantes d’améliorer les soins en Ontario pour les personnes atteintes de troubles anxieux grâce à la prestation de soins de santé de haute qualité, puisque l’on sait que les troubles anxieux sont généralement sous-diagnostiqués et insuffisamment traités. Ainsi, le temps moyen entre l’apparition des symptômes chez une personne et le moment où elle obtient des soins est de 16,1 ans 16 alors qu’environ 40 % des personnes ayant eu un diagnostic d’anxiété et de troubles connexes ne sont pas traitées. La détermination et le diagnostic précoces constituent donc les premières étapes clés pour obtenir un traitement approprié fondé sur des données probantes.