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Améliorer les soins grâce aux données probantes

Arthrose

Soins pour les adultes présentant une arthrose du genou, de la hanche ou de la main


Sommaire

Cette norme de qualité porte sur les soins destinés aux adultes (18 ans et plus) présentant une arthrose du genou, de la hanche, ou de la main. La norme de qualité est axée sur l’évaluation, le diagnostic et la gestion de cette affection pour les personnes dans tous les milieux de soins de santé et sous les soins de tous les professionnels de la santé.


La présente norme comprend 10 énoncés de qualité abordant des domaines cernés par le Comité consultatif de la norme de qualité sur l’arthrose de Qualité des services de santé Ontario comme présentant un potentiel d’amélioration élevé des soins offerts aux personnes atteintes d’arthrose en Ontario.

Cette norme porte sur la qualité des soins pour les adultes de 18 ans et plus qui ont reçu un diagnostic ou qui sont soupçonnés d’avoir une arthrose du genou, de la hanche, ou de la main (c.-à-d. du pouce ou des doigts). La norme de qualité est axée sur l’évaluation, le diagnostic et la gestion de l’arthrose pour les personnes dans tous les milieux de soins de santé et sous les soins de tous les professionnels de la santé. Elle contient des directives sur les soins non pharmacologiques et pharmacologiques. Elle prévoit l’aiguillage pour une évaluation pour une chirurgie des articulations, mais n’examine pas d’intervention chirurgicale en particulier. Cette norme de qualité ne s’applique pas aux soins des personnes présentant de l’arthrose de la colonne vertébrale et d’autres articulations des membres inférieurs et supérieurs (c.-à-d. l’épaule, le coude, le poignet, le pied, la cheville), ou du cou ni de lombalgie. De la même façon, cette norme de qualité exclut également les personnes qui présentent de l’arthrite inflammatoire ou des affections et traitements médicaux qui peuvent entraîner de l’arthrose.

Quand nous parlons de « personnes présentant d’arthrose » dans cette norme de qualité, nous entendons de ceux qui présentent une arthrose du genou, de la hanche ou des mains. Un seul énoncé de qualité (Énoncé de qualité 5 : Les exercices thérapeutiques) s’applique aux personnes présentant une arthrose de la hanche ou du genou et non pas à ceux présentant une arthrose des mains.

Le terme « symptômes » dans cette norme de qualité signifie tous les symptômes associés à l’arthrose. Les symptômes typiques comprennent de la douleur, de la raideur, de l’enflure, des limites fonctionnelles, une invalidité, une activité physique, de l’anxiété, des troubles de l’humeur, de la fatigue et (ou) un sommeil perturbé.

Quand nous parlons de « professionnels de la santé » dans cette norme de qualité, il s’agit des nombreux types de personnes qui peuvent faire une partie de l’équipe de soins de santé. Ils peuvent comprendre, notamment, les professionnels réglementés suivants : fournisseurs de soins primaires (médecin de famille ou médecin de soins primaires, infirmier praticien) ; chiropraticien, diététiste, infirmier, ergothérapeute, pharmacien ou un physiothérapeute ; médecin avec un cabinet spécialisé (p. ex., gestion de la douleur, médecine du sport et de l’exercice) ; médecin spécialiste (p. ex., chirurgie orthopédique, physiatre, chirurgien plastique, rhumatologue) ; physiothérapeute ou ergothérapeute en pratique avancée/étendue ; psychologue, conseiller ou avec autre professionnel de la santé qui a des compétences supplémentaires en gestion des symptômes associés à l’arthrose (p. ex., de la douleur, un sommeil perturbé, de l’anxiété et des troubles de l’humeur, la gestion du poids).

L’arthrose, le type le plus commun d’arthrite, est une affection progressive qui peut toucher toute articulation mobile du corps, mais plus couramment les hanches, les genoux et les mains. Des études sur diverses populations montrent que près de 20 % à 30 % des adultes ont de l’arthrose dans au moins une de ces articulations. L’affection commence comme un changement du processus biologique dans une articulation, menant à des changements structurels, comme une érosion du cartilage, un remodelage des os, la formation de protubérances osseuses, une inflammation des articulations, et une perte fonctionnelle de l’articulation. Il en résulte souvent une douleur, une rigidité et une perte de mouvement. L’arthrose se caractérise par les symptômes changeants et une intensité accrue de la douleur articulaire au fil du temps. Il y a des facteurs qui rendent certaines personnes plus vulnérables au développement de l’arthrose : des facteurs génétiques, un surpoids ou l’obésité, des blessures causées par des accidents ou une intervention chirurgicale et une activité physique intense dans certains sports ou au travail.

Au Canada, la prévalence globale de l’arthrose diagnostiquée dans le secteur des soins primaires est de 14 % et elle devrait passer à environ 25 % au cours des 30 prochaines années. L’affection est plus fréquente chez les personnes d’âge moyen ou plus âgées (la prévalence est de 35 % chez les personnes âgées de 80 ans et plus), elle touche plus de femmes que d’hommes et elle est associée à d’autres affections chroniques de santé comme la dépression et l’hypertension artérielle. En Ontario, les personnes présentant de l’arthrose déclarent une qualité de vie de 10 % à 25 % inférieure aux personnes qui n’ont pas d’arthrose et elles ont des coûts de soins de santé deux à trois fois plus élevés que celles-ci. Les taux accrus d’arthrose auront une incidence substantielle sur la vie des personnes atteintes de l’affection et leur famille, sur les coûts pour le système de soins de santé, ainsi que sur l’ensemble de l’économie compte tenu de la perte de productivité, des personnes qui quittent la population active et de l’invalidité à long terme.

Malgré le fardeau personnel et social évident de l’arthrose, cette affectation est sous-diagnostiquée et mal traitée. Les personnes qui sont touchées par cette affection n’ont donc pas l’occasion de bénéficier de soins de qualité supérieure. Bien qu’il n’y a aucune cure pour l’arthrose, il existe plusieurs manières de gérer efficacement les symptômes au moyen de traitements non pharmacologiques et pharmacologiques qui peuvent aider à réduire la douleur, à améliorer la fonction, à maintenir la qualité de vie et à retarder l’invalidité. Une intervention précoce est idéale. Une mauvaise gestion de la douleur à la hanche et au genou causée par l’arthrose mène à l’évitement de l’activité physique et à l’exacerbation de la douleur, ce qui peut entraîner de la fatigue, de l’invalidité et une humeur dépressive et qui peut entraîner une maladie cardiaque, du diabète et de l’obésité.

Il existe des lacunes importantes dans la qualité des soins de l’arthrose tout au long du cheminement clinique. De nombreuses personnes tardent à se faire soigner : selon une étude canadienne, environ 40 % des patients avaient des symptômes d’arthrose depuis plus d’un an avant d’être diagnostiqués, et le temps écoule moyen était de plus de 7 ans. Le traitement de première ligne pour l’arthrose devrait inclure des méthodes non pharmacologiques : l’information, les exercices thérapeutiques, l’activité physique quotidienne, une perte de poids (dans les cas appropriés) et un soutien à l’autogestion. Ces traitements sont sous-utilisés. Une étude en Colombie-Britannique a révélé que seulement 25 % des patients présentant une arthrose de la hanche ou du genou ont eu des exercices thérapeutiques ou de la gestion du poids intégrés dans leur plan de gestion et que les conseils pour utiliser ces méthodes diffèrent selon les patients, l’âge, le sexe, l’invalidité et l’éducation. Seulement 29 % ont reçu une évaluation de leur capacité à marcher (fonctions ambulatoires) et seulement 7 % ont été évalués pour les fonctions non ambulatoires comme s’habiller, cuisiner et la capacité de se lever lorsqu’assis. Un sondage auprès des Canadiens qui ont reçu un diagnostic d’arthrose montre que relativement peu de ceux-ci demandent des conseils à des professionnels de la santé qui peuvent fournir une gestion non pharmacologique efficace. Seulement 22 % avaient consulté un physiothérapeute ou un ergothérapeute au cours de l’année précédente, et 12 % ont assisté à une séance d’information pour les aider à gérer les problèmes associés à la arthrite.

Ces lacunes dans l’accès aux soins requis pourraient découler de la fausse idée qu’ont les professionnels de la santé et les patients que les symptômes de l’arthrose sont un aspect normal du vieillissement et que les options de traitement sont limitées. Le coût des services et (ou) l’absence d’une assurance-santé élargie pour ces services jouent aussi un rôle. La plupart des services communautaires pour l’arthrose (physiothérapie, ergothérapie, les programmes de gestion du poids) ne sont pas facilement accessibles, du moins pas sans coûts importants pour les patients qui doivent les payer eux-mêmes ou avec une assurance privée.

En revanche, la plupart des personnes présentant de l’arthrose se font prescrire une certaine forme de traitement pharmacologique. Dans le cas d’une étude de 2015 sur les soins primaires au Canada, 57 % des patients avec de l’arthrose ont eu une ordonnance pour un anti-inflammatoire non stéroïdien et environ 33 % ont eu une ordonnance pour des opioïdes pour gérer la douleur. Il s’agit d’un sous-estimé de l’utilisation des médicaments, étant donné qu’un grand nombre de personnes avec de l’arthrose utilisent des médicaments en vente libre, qui ne sont pas souvent saisis dans les données des dossiers médicaux électroniques. Dans une autre étude nationale, 66 % des personnes présentant de l’arthrose (n’importe quelle articulation) ont utilisé les médicaments en vente libre. Chez les personnes présentant une arthrose de la hanche et (ou) du genou, le chiffre était de 74 %.

Pour un petit pourcentage de personnes, leur état se détériore jusqu’à ce que les options chirurgicales, comme le remplacement articulaire, la fusion articulaire ou une intervention pour préserver l’articulation, soient peut-être nécessaires. Un traitement chirurgical devrait être offert aux personnes ayant des dommages modérés à graves aux articulations qui causent de la douleur ou une limitation de la fonction inacceptable malgré l’utilisation des interventions décrites dans cette norme de qualité.

Cette norme de qualité est étayée par les principes du respect, de l’équité, et de l’égalité.

Personnes présentant de l’arthrose doivent recevoir des services d’une manière qui respecte leurs droits et de leur dignité et qui favorise une prise de décision commune et autogestion. Personnes présentant de l’arthrose reçoivent des services qui respectent leur genre, leur orientation sexuelle, leur statut socioéconomique, leur statut en matière de logement, leur âge, leur origine (y compris leur appartenance culturelle, leur origine ethnique et leur religion) et leur handicap. L’accès équitable au système de santé comprend également l’accès à des soins adaptés sur le plan culturel. La langue, un outil de communication de base, est une partie essentielle de la sécurité des soins et doit être prise en compte tout au long du cheminement du patient au sein du réseau de la santé. Par exemple, dans des établissements principalement anglophones, les services devraient être activement offerts en français ainsi que dans d’autres langues.

Les personnes présentant de l’arthrose devraient recevoir des soins au moyen d’une démarche intégrée qui facilite l’accès aux services interprofessionnels des fournisseurs de soins primaires, aux professionnels de la réadaptation, aux aiguillages vers des spécialistes des soins chirurgicaux et non chirurgicaux et aux programmes dans la collectivité, selon les besoins du patient au fil du temps. La collaboration interprofessionnelle, la prise de décisions partagée, la coordination des soins et la continuité des soins (y compris les soins de suivi) sont typiques de cette approche axée sur les besoins des patients. La pratique en collaboration « survient lorsque plusieurs travailleurs de la santé ayant des antécédents professionnels différents fournissent des services complets en travaillant avec les patients, leur famille, les personnes soignantes et les collectivités de manière à offrir la plus haute qualité de soins d’un établissement à un autre ».

Professionnels de la santé devraient connaître le contexte historique des peuples autochtones canadiens et être sensibles aux répercussions des traumatismes intergénérationnels et des torts physiques, mentaux, affectifs et sociaux que vivent les personnes, les familles et les collectivités autochtones.

Un système de santé de qualité supérieure fournit une bonne accessibilité, une bonne expérience et de bons résultats pour tout le monde en Ontario, peu importe où ils vivent, ce qu’ils possèdent ou qui ils sont.

Le Comité consultatif de la norme de qualité sur l’arthrose a cerné un petit nombre d’objectifs globaux pour cette norme de qualité. Ces objectifs ont été associés à des indicateurs qui peuvent être utilisés pour évaluer la qualité des soins à l’échelle provinciale et locale.

Moyens de mesurer le succès à l’échelle provinciale

Vous pourriez évaluer la qualité des soins que vous offrez aux personnes présentant de l’arthrose. Vous pourriez également surveiller vos propres efforts d’amélioration de la qualité. Pour ce faire, vous pourriez utiliser vos propres dossiers cliniques, ou vous pourriez devoir recueillir des données supplémentaires. Nous recommandons la liste d’indicateurs potentiels suivants, bien qu’ils ne puissent pas être mesurés au moyen des sources de données actuellement disponibles à l’échelle provinciale :

  • Pourcentage de personnes présentant de l’arthrose qui ont déclaré le contrôle à long terme de leur douleur comme étant acceptable

  • Pourcentage de personnes présentant de l’arthrose qui ont déclaré un niveau élevé de réussite à autogérer leur affection

  • Pourcentage de personnes présentant de l’arthrose qui ont accès en temps opportun aux stratégies de gestion de la réadaptation (tels que l’éducation, l’exercice et la gestion du poids)

  • Temps d’attente médian pour un premier rendez-vous avec un professionnel de la santé possédant des compétences supplémentaires en gestion de l’arthrose (c.-à-d. des compétences supplémentaires en rhumatologie, en chirurgie orthopédique, en médecine du sport et de l’exercice ou en gestion de la douleur)

  • Pourcentage de personnes présentant de l’arthrose qui sont aiguillées vers un professionnel de la santé possédant des compétences supplémentaires dans la gestion de l’arthrose (c.-à-d. des compétences supplémentaires en rhumatologie, en chirurgie orthopédique, en médecine du sport et de l’exercice ou en gestion de la douleur) qui ont leur premier rendez-vous en temps opportun

Remarque : Le délai ciblé pour consulter un professionnel de la santé possédant des compétences supplémentaires dans la gestion de l’arthrose variera en fonction du type de professionnel et des caractéristiques cliniques du patient.

En outre, chaque énoncé de qualité de cette norme est accompagné d’un ou de plusieurs indicateurs. Ces indicateurs visent à orienter la mesure des efforts d’amélioration de la qualité liés à la mise en œuvre des énoncés. Pour évaluer la prestation équitable des soins, les indicateurs de norme de qualité peuvent être classés selon les caractéristiques socioéconomiques et démographiques du patient ou de l’aidant naturel, notamment le revenu, l’éducation, la langue, l’âge, le sexe et le genre.

Il existe de nombreuses fausses idées à propos de l’arthrose et une gamme de conseils pour vous y retrouver. L’information générale des personnes atteintes d’arthrose fait défaut, particulièrement en ce qui a trait à l’importance de l’exercice pour gérer l’évolution de la maladie. Les énoncés de qualité ouvrent la voie à des discussions, ce qui contribue à structurer les conversations avec les professionnels de la santé et à mettre en évidence le rôle clé du médecin de soins primaires dans la prestation de soins continue.

Il y a dix ans, j’avais de la difficulté à monter et à descendre un escalier. Selon l’avis initial, je n’étais pas atteinte d’arthrose, malgré mes antécédents familiaux. J’ai commencé la physiothérapie, qui a été utile, mais j’ai reçu un diagnostic seulement après avoir pu passer une radiographie. Par la suite, aucune discussion n’a porté sur des séances quotidiennes d’exercice, sur la forme physique ou sur la santé globale. Ma mère a eu un parcours similaire : elle a été aiguillée pour une intervention chirurgicale, qu’elle n’a pas acceptée au début. Plus tard, lorsqu’elle a été prête à subir l’intervention, cette dernière lui a été refusée. Les répercussions sur sa vie étaient visibles : sa mobilité est réduite, et elle éprouve beaucoup de douleur. Ses expériences m’ont inspirée à être proactive quant à mon état de santé.

La présente norme de qualité encouragera la détection précoce et offrira davantage d’options aux personnes qui en sont aux stades initiaux de leur maladie, tout en comblant les lacunes en matière de renseignements au sein du système de soins de santé.

- Joan Conrad, Comité consultatif sur la norme de qualité relative à l’arthrose, consultante en situation de vécu

La présente norme de qualité est un ensemble complet de principes convenus pour améliorer les soins aux patients atteints d’arthrose. Au lieu de submerger le fournisseur de renseignements à savoir, la norme permet plutôt de pratiquer l’art de la médecine, soit de prendre la santé des patients en main et de créer un cheminement de soins approprié.

Il existe de nombreuses lacunes dans les connaissances concernant la gestion des troubles musculosquelettiques chroniques, notamment le rôle nécessaire de la mobilité, de l’activité physique et de la gestion du poids. L’arthrose est une maladie généralisée qui fait ressortir les affections globales et sous-jacentes. Bien que le taux de morbidité et de mortalité associées à l’arthrose ne soit pas aussi élevé que pour d’autres affections, il a une réelle incidence sur la qualité de vie et complexifie la gestion d’autres affections. La grande majorité des patients ne sont pas admissibles à une intervention chirurgicale, mais ils peuvent être habilités à modifier leur mode de vie et à améliorer leurs résultats. La norme de qualité est un excellent point de départ pour s’assurer qu’il y a un cadre en place pour l’information des patients et des fournisseurs sur ces enjeux clés relatifs à l’autogestion.

La prochaine étape la plus importante est la mise en œuvre : le comment est une partie essentielle, notamment la détermination des ressources disponibles qui soutiennent le cadre de soins et qui sont décrites dans les énoncés de qualité.

- Zahra Bardai, Comité consultatif sur la norme de qualité relative à l’arthrose, membre du comité

Cette norme de la qualité a été réalisée en setembre 2018.


Pour obtenir de plus amples renseignements, envoyez un courriel à QualityStandards@HQOntario.ca.


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