Le glaucome peut entraîner une perte de la vision et à terme la cécité, s'il n'est pas diagnostiqué et traité. Globalement, le glaucome est la première cause de cécité irréversible. On estime qu'il touche plus de 400 000 Canadiens et les coûts directs de la perte de vision due au glaucome au Canada sont évalués à 300 millions de dollars par année.
L'âge est un facteur de risque important du glaucome ; les personnes de plus de 60 ans sont six fois plus susceptibles de développer un glaucome. Le fardeau de la maladie s'alourdit avec le vieillissement de la population ontarienne : entre 2009-2010 et 2015-2016, le nombre de consultations en optométrie et en ophtalmologie en Ontario pour les personnes atteintes de glaucome a augmenté de 34 % et 67 %, respectivement (source des données : IntelliHealth Ontario, Services médicaux).
Bien qu'il n'existe aucun remède contre le glaucome, sa progression peut être gérée et il existe d'importantes possibilités d'améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de glaucome grâce à la prestation de soins de qualité. Le glaucome se développe sans douleur et graduellement ; les symptômes ne sont souvent pas apparents tant qu'il n'y a pas de dommages irréversibles importants aux fibres du nerf optique. Par conséquent, le glaucome passe souvent inaperçu : on estime que jusqu'à 50 % des personnes atteintes de glaucome ignorent qu'elles sont atteintes de cette maladie. Dans une étude canadienne, près de la moitié des personnes atteintes d'un glaucome à angle ouvert nouvellement diagnostiqué souffraient d'une maladie modérée ou avancée au moment du diagnostic.
Le dépistage et le traitement précoces du glaucome peuvent souvent retarder ou prévenir la perte de vision. Le meilleur moyen de détecter le glaucome est un examen oculaire de routine effectué par un fournisseur de soins oculaires.
En Ontario, il existe des inégalités dans l'accès aux soins pour certaines populations à risque de glaucome. Un statut socioéconomique inférieur et un âge plus avancé sont associés à une plus grande gravité du glaucome au moment du diagnostic initial, peut-être en raison d'un accès tardif aux soins. Les personnes âgées de 20 à 64 ans atteintes d'un trouble médical particulier affectant l'œil (glaucome, diabète sucré, cataracte, maladie de la rétine, amblyopie, anomalies du champ visuel, maladie cornéenne, strabisme, uvéite récurrente et maladie des voies optiques) sont admissibles à l'assurance-santé pour un examen oculaire systématique tous les 12 mois et pour tout rendez-vous de suivi relatif à ce trouble. Cependant, d'autres personnes de ce groupe d'âge - y compris les personnes à risque de glaucome - doivent payer de leur poche l'examen s'il est effectué par un optométriste ou faire couvrir leurs frais par une assurance privée (lorsqu’ils en ont une). Les coûts associés aux examens de la vue de routine peuvent constituer un obstacle à l'accès.
Les données administratives révèlent des variations régionales dans l'utilisation des services liés au glaucome en Ontario, ce qui peut suggérer des inégalités dans l'accès. En 2015-2016, le taux de consultations en optométrie chez les personnes atteintes de glaucome variait de 107 à 350 consultations pour 10 000 résidents dans les 14 régions de l'Ontario (source des données : IntelliHealth Ontario, Services médicaux), tandis que le taux de consultations chez un ophtalmologiste (à la demande d'un optométriste ou d'un médecin) variait selon les régions, de 39 à 106 consultations par 10 000 habitants (source des données : IntelliHealth Ontario, Services médicaux). Les données suggèrent également qu'il existe des variations dans les procédures fournies aux personnes atteintes de glaucome d'une région à l'autre. Par exemple, les taux de trabéculoplastie au laser pour 100 000 habitants en 2015-2016 variaient de 5,0 à 98,9 dans toutes les régions (source des données : IntelliHealth Ontario, Services médicaux).
Étant donné que les données administratives actuellement disponibles en Ontario présentent des limites importantes tant pour l'identification des personnes atteintes de glaucome que pour la saisie de l'utilisation de certains services liés au glaucome (comme les consultations d'optométristes qui ne sont pas assurées publiquement), on ignore si ces variations régionales d'utilisation sont liées aux différences régionales dans la prévalence sous-jacente du glaucome, aux différences dans les tendances des services ou aux véritables inégalités dans l'accès aux soins.