Complication en début de grossesse et perte de grossesse précoce

Soins aux adultes dans tous les milieux de soins

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Sommaire

Cette norme de qualité porte sur les soins aux personnes souffrant de complications, comme des douleurs et des saignements vaginaux, et/ou la perte de grossesse au cours des 13 premières semaines. Elle s’applique à tous les milieux de soins de santé et comprend le diagnostic, le suivi et la gestion des aspects physiques et émotionnels des soins en cas de complications au début de la grossesse et de perte de grossesse précoce.

Cette norme inclut la grossesse dont la localisation est inconnue (lorsque le test de grossesse positif, mais qu’aucune grossesse n’est visible dans une échographie), la grossesse extra-utérine tubaire (une affection potentiellement dangereuse dans laquelle l’embryon s’implante dans une trompe de Fallope) et la perte de grossesse intra-utérine (fausse couche manquée, complète, ou incomplète).

Portée de cette norme de qualité

Cette norme de qualité porte sur les soins aux personnes qui présentent des complications au début de la grossesse (comme des douleurs et des saignements vaginaux) et/ou une perte au cours du premier trimestre de la grossesse. Cette norme s’applique à tous les milieux de soins et comprend le diagnostic, le suivi, la prise en charge et les aspects psychosociaux des soins pour les complications au début de la grossesse et la perte de grossesse précoce jusqu’à 13 semaines complètes de grossesse. La norme comprend ce qui suit :

Grossesse donc la localisation est inconnue (un diagnostic temporaire signifiant qu’un test de grossesse est positif, mais qu’aucune grossesse n’est visible à l’échographie).
Grossesse extra-utérine tubaire (grossesse au cours de laquelle l’embryon s’implante dans une trompe de Fallope).
Perte de grossesse intra-utérine (fausse couche manquée, complète ou incomplète).

Cette norme ne traite pas des autres types de grossesses extra-utérines, de l’interruption de grossesse (avortement thérapeutique) ou de la grossesse molaire (maladie trophoblastique gestationnelle, une affection rare liée à la grossesse au cours de laquelle les cellules qui forment le placenta se développent anormalement).

Remarque relative à la terminologie

Le langage utilisé pour parler des complications au début de la grossesse et de la perte de grossesse précoce devrait être dirigé par la personne et sa famille. Les professionnels de la santé devraient éviter d’utiliser des termes comme « avortement manqué » et demander aux gens quelle terminologie ils préfèrent utiliser lorsqu’ils parlent de la grossesse (par exemple, s’ils préfèrent utiliser le terme « bébé » ou « foetus »).

Pourquoi cette norme de qualité est-elle nécessaire?

Les complications au début de la grossesse et la perte de grossesse précoce touchent de nombreuses personnes en Ontario. On estime qu’environ 20 % des grossesses se terminent par une fausse couche et que près de 80 % des fausses couches surviennent au cours du premier trimestre.

Les conséquences émotionnelles et psychologiques d’une perte de grossesse précoce peuvent être graves. Pour certaines personnes, la détresse émotionnelle peut entraîner une dépression clinique, un trouble de stress post-traumatique et/ou de l’anxiété. Les familles ontariennes confrontées à une perte de grossesse précoce ont signalé un manque de gentillesse et de respect de la part des professionnels de la santé; elles ont indiqué qu’elles se sont senties moins soutenues et ont ressenti davantage de stigmatisation au moment de leur perte, par rapport aux personnes dont la perte est survenue plus tard dans la grossesse. Elles étaient également moins susceptibles de se voir proposer un rendez-vous de suivi et d’obtenir le soutien dont elles avaient besoin, soulignant la nécessité d’une amélioration significative du système.

En 2014-2015, plus de 28 000 visites au service d’urgence ont eu lieu en Ontario pour cause de complications au début de la grossesse ou de perte de grossesse précoce (IntelliHealth Ontario). On estime que 6 % à 13 % des patientes présentant des saignements vaginaux ou des douleurs abdominales au début de la grossesse qui se rendent au service d’urgence présentent une grossesse extra-utérine. La grossesse extra-utérine est un événement potentiellement mortel, et il est nécessaire de normaliser les soins pour les personnes enceintes et leurs familles, et de veiller à ce que les personnes aient le choix entre plusieurs options de prise en charge. À l’heure actuelle, dans certaines communautés de l’Ontario, des cliniques de grossesse précoce offrent une évaluation, un diagnostic et une prise en charge des complications au début de la grossesse et de la perte de grossesse précoce en dehors du service d’urgence, mais les services offerts et les heures d’ouverture varient. Selon une enquête menée en 2018 auprès de 58 services d’urgence de l’Ontario totalisant plus de 30 000 visites par an, 31 des 58 hôpitaux n’avaient pas accès à une clinique de grossesse précoce pour les personnes qui se présentaient au service d’urgence avec des complications au début de la grossesse et qui ont été renvoyées chez elles en toute sécurité. Plus de la moitié des services d’urgence n’ayant pas accès à une clinique de la grossesse précoce ont convenu que les patientes retournaient fréquemment au service d’urgence parce qu’il n’y avait pas de suivi adéquat disponible.

Principes sous-jacents de cette norme de qualité

Cette norme de qualité s’appuie sur les principes de respect et d’équité.

Les personnes qui connaissent des complications au début de la grossesse et/ou une perte de grossesse précoce devraient recevoir des services qui respectent leurs droits et leur dignité et qui favorisent la prise de décision partagée. Des soins de haute qualité pour les complications au début de la grossesse et la perte de grossesse précoce sont centrés sur la famille. Les membres de la famille ou les amis qui peuvent offrir du soutien devraient être encouragés à assister à tous les rendez-vous connexes et à y être les bienvenus.

Les personnes qui subissent des complications au début de la grossesse et/ou une perte de grossesse précoce devraient recevoir des services qui respectent leur sexe, leur orientation sexuelle, leur statut socioéconomique, leur logement, leur âge, leurs antécédents (y compris leurs antécédents culturels, linguistiques, ethniques et religieux déclarés) et leur handicap. L’accès équitable au système de santé comprend également l’accès à des soins culturellement sécuritaires.

Le langage, outil de communication de base, est un élément essentiel de la sécurité des soins et doit être pris en compte tout au long du parcours médical d’une personne. Par exemple, dans les milieux à prédominance anglophone, les services devraient être activement offerts en français et dans d’autres langues.

Les professionnels de la santé devraient reconnaître les répercussions historiques et actuelles de la colonisation dans le contexte de la vie des peuples autochtones partout au Canada et s’efforcer d’y remédier. Ce travail consiste à être sensible aux impacts des traumatismes intergénérationnels et actuels et aux préjudices physiques, mentaux, émotionnels et sociaux subis par les peuples, les familles et les collectivités autochtones. Cette norme de qualité s’appuie sur des lignes directrices de pratique clinique existantes élaborées par des groupes qui n’incluent pas nécessairement des soins culturellement pertinents ou ne reconnaissent pas forcément les croyances, les pratiques et les modèles de soins traditionnels autochtones.

Un système de santé de haute qualité est un système qui offre un bon accès, une bonne expérience et de bons résultats pour tous les Ontariens, peu importe où ils vivent, ce qu’ils ont ou qui ils sont.

Le guide de conversation du patient

Le guide de conversation du patient pour les personnes qui subissent des complications au début de la grossesse ou une perte de grossesse précoce offre des points de départ aux patients et aux familles pour des conversations avec le fournisseur de soins de santé. Les patients y trouveront des questions qu’ils voudront peut-être poser lorsqu’ils élaboreront ensemble un plan pour leurs soins.

Les cliniciens et les services de santé peuvent mettre des guides à la disposition des patients dans les milieux où ils reçoivent des soins.

Moyens de mesurer le succès

Le Comité consultatif de la norme de qualité a cerné un petit nombre d’objectifs globaux pour cette norme de qualité. Ceux-ci ont été mis en correspondance avec des indicateurs que les fournisseurs de soins pourraient vouloir surveiller pour évaluer la qualité des soins à l’échelle provinciale et locale.

Moyens de mesurer le succès à l’échelle provinciale

Dans cette section, nous énumérons les indicateurs qui peuvent être utilisés pour surveiller le succès global de la norme à l’échelle provinciale, compte tenu des données actuellement disponibles :

Nombre de visites dans un service d’urgence par des personnes présentant des complications au début de la grossesse et/ou une perte de grossesse précoce.
Pourcentage de personnes présentant des complications au début de la grossesse et/ou une perte de grossesse précoce qui se rendent de nouveau au service d’urgence dans les 30 jours après leur visite initiale pour ces mêmes problèmes.
Pourcentage de personnes présentant une grossesse extra-utérine tubaire qui se rompt dans les 30 jours suivant une visite au service d’urgence pour une grossesse extra-utérine tubaire.
Pourcentage de personnes présentant des complications au début de la grossesse et/ou une perte de grossesse précoce qui reçoivent une transfusion sanguine.

Si d’autres sources de données sont élaborées, d’autres indicateurs pourraient être ajoutés.

Moyens de mesurer le succès à l’échelle locale

Les fournisseurs de soins peuvent vouloir surveiller leurs propres efforts d’amélioration de la qualité et évaluer la qualité des soins qu’ils fournissent aux personnes qui subissent des complications au début de la grossesse ou une perte de grossesse précoce. Il peut être possible de le faire en utilisant leurs propres dossiers cliniques, ou ils devront peut-être recueillir des données supplémentaires. Nous recommandons la liste suivante d’indicateurs, en plus de ceux énumérés ci-dessus, pour mesurer la qualité des soins que reçoivent les patients; ces indicateurs ne peuvent pas être mesurés à l’échelle provinciale à l’aide des sources de données actuellement disponibles :

Temps d’attente moyen pour une procédure de dilatation et de curetage pour les personnes présentant une perte de grossesse intra-utérine précoce qui ont besoin de cette procédure.
Temps d’attente moyen entre la première présentation à un professionnel de la santé des complications au début de la grossesse ou de la perte de grossesse précoce et le diagnostic par échographie transvaginale des complications au début de la grossesse ou de la perte de grossesse précoce.
Pourcentage de personnes souffrant de complications au début de la grossesse ou d’une perte de grossesse précoce qui sont satisfaites des soins qu’elles reçoivent.

En plus des mesures globales du succès, chaque énoncé de qualité de la norme est accompagné d’un ou de plusieurs indicateurs. Ces indicateurs visent à orienter la mesure des efforts d’amélioration de la qualité liés à la mise en oeuvre des énoncés.

Pour évaluer la prestation équitable des soins, les indicateurs propres à l’énoncé et les indicateurs globaux peuvent être stratifiés en fonction des caractéristiques socioéconomiques et démographiques des patients, comme le revenu, la scolarité, la langue et l’âge.

Qu’est-ce que cela signifie pour les patientes et patients/aidantes et aidants?

On estime qu’une grossesse sur cinq se termine par une perte, et 80 % des pertes ont lieu au cours du premier trimestre. J’ai subi deux pertes de grossesse précoces, l’une à 12 semaines et l’autre à 10 semaines. Chaque fois, c’était horrible. Même si nos médecins ne peuvent pas changer le résultat, nous avons toutes droit à des soins compatissants. La fausse couche est une expérience souvent silencieuse, soudaine et déchirante pour beaucoup.

Pour les professionnels de la santé, une norme de qualité présente des conseils sur le diagnostic, le suivi et la prise en charge des aspects physiques et émotionnels des soins aux patientes qui subissent des complications ou une perte de grossesse précoce. Que vous cherchiez à obtenir des soins dans un grand hôpital universitaire de l’avenue University ou dans un petit hôpital rural du Nord de l’Ontario, vous êtes en droit de vous attendre à des soins de qualité comparable. Le guide de conversation pour les patients est aussi une ressource clé qui peut aider les patients à poser des questions éclairées à leurs fournisseurs de soins de santé. »

– Amanda Ross-White, conseillère en expérience vécue, Comité consultatif sur les normes de qualité liées aux complications en début de grossesse et aux pertes de grossesse précoce

Qu’est-ce que cela signifie pour les fournisseurs de soins?

La perte de grossesse précoce est malheureusement très fréquente et touche environ une grossesse sur quatre en Ontario. À l’heure actuelle, les soins physiques et émotionnels fournis aux familles ne sont pas uniformes d’un fournisseur de soins ou d’un établissement à l’autre. En ayant des normes et des exigences clairement définies, nous pouvons mieux répondre aux besoins en matière de soins et améliorer la qualité.

– Membre du Comité consultatif sur les normes de qualité liées aux complications en début de grossesse et aux pertes de grossesse précoce

Calendrier pour cette norme de qualité

Cette norme de la qualité a été réalisée en juillet 2019.

Améliorer les soins grâce aux données probantes