Améliorer la sécurité et la qualité en chirurgie
Les gens sont vulnérables pendant qu’ils sont en salle d’opération et au cours de la période de rétablissement qui s’ensuit, et assurer leur sécurité est de prime importance
Il n’est pas surprenant alors que des organismes de santé et des fournisseurs de soins de la province aient décidé de recourir à un programme de collecte de données qui a fait ses preuves, de parfaire leurs programmes et de modifier leur culture afin d’améliorer la qualité des soins fournis aux personnes qui subissent des interventions chirurgicales.
Améliorer les soins chirurgicaux en Ontario, nouveau rapport de Qualité des services de santé Ontario, documente les progrès réalisés par le Réseau d’amélioration de la qualité des soins chirurgicaux de l’Ontario au cours des 18 mois qui ont suivi sa création.
Le réseau est un groupe d’hôpitaux de la province, dont 33 établissements qui ont participé au collectif NSQIP-ON et utilisent les données du National Surgical Quality Improvement Program de l’American College of Surgeons (ACS-NSQIP) pour se comparer à leurs homologues et établir des programmes continus d’amélioration de la qualité. Ou comme le dit le Dr Michael Lisi, chef du personnel de l’Hôpital General and Marine de Collingwood : « Notre hôpital s’associe à d’autres établissements de premier plan pour découvrir de nouveaux moyens d’aider nos patientes et patients à recevoir des soins chirurgicaux de qualité hors pair. »
Lancé en janvier 2015, le Réseau d’amélioration de la qualité des soins chirurgicaux applique une stratégie qui consiste à combiner ces données de haute qualité aux meilleures preuves et méthodes d’amélioration de la qualité qui soient pour appuyer une communauté de pratique qui se traduirait par de meilleurs résultats en chirurgie.
À ce jour, les résultats produits par le réseau montrent que cette approche dépasse les attentes.
Il convient de noter que l’évaluation initiale de la base de données de l’ACS-NSQIP révèle que, comparativement à d’autres hôpitaux participants, le collectif ontarien produit de bons résultats dans de nombreux domaines, notamment au chapitre de la prévention des :
- ventilations prolongées (ventilation > 48 heures)
- intubations non prévues
- retours en salle d’opération
- septicémies après intervention chirurgicale
Cependant, il y a clairement des améliorations à faire en ce qui concerne deux mesures importantes, les infections du site opératoire et les infections des voies urinaires, car de nombreux hôpitaux membres du collectif affichent des taux d’infection supérieurs à ceux de la plupart des hôpitaux comparables.
Par suite de ces conclusions de référence, 13 hôpitaux membres du collectif ont mis en place des programmes ciblés afin de réduire les taux d’infection du site opératoire. Ces interventions vont de la mise en place d’équipes efficaces et de la sensibilisation du personnel et des patients à la dépilation appropriée du site opératoire et à la bonne utilisation des antibiotiques prophylactiques.
Grâce à ces mesures, les hôpitaux ont pu réduire leur taux d’infection du site opératoire, qui est passé de 3,9 % en septembre 2015 à 3 % à la fin de septembre 2016, et beaucoup d’hôpitaux ont dépassé les objectifs qu’ils s’étaient établis en matière d’amélioration.
Une réussite similaire est documentée par les quatre hôpitaux membres du collectif qui se sont donné comme objectif d’améliorer le taux d’infection des voies urinaires. Ensemble, trois des quatre hôpitaux ont enregistré une réduction de 51 % du taux d’infection des voies urinaires.
Une autre initiative importante consiste en la mise en œuvre des cheminements ERAS (Enhanced Recovery After Surgery) afin d’améliorer la période de rétablissement et les résultats pour les personnes qui subissent une opération chirurgicale non urgente. On s’attend à ce que cette mesure, mise en place dans 15 hôpitaux, réduise le stress périopératoire, les douleurs postopératoires, les problèmes gastro-intestinaux et les infections, et accélère le rétablissement après une intervention chirurgicale en Ontario. Tous ces résultats donneront lieu à des taux de sortie d'hôpital avancée.
Une communauté de pratique a été établie afin d’appuyer le travail réalisé par les hôpitaux membres du Réseau d’amélioration de la qualité des soins chirurgicaux. Cette communauté sert de tribune qui permet aux chirurgiens, infirmières et infirmiers, résidentes et résidents et membres du personnel responsables de la qualité de se réunir régulièrement en personne ou dans le cadre de réunions virtuelles pour partager des informations et des pratiques exemplaires.
Le rapport montre clairement que cette approche à l’égard de la qualité et de la sécurité des soins chirurgicaux a un véritable impact, et, compte tenu des progrès réalisés, le Réseau d’amélioration de la qualité des soins chirurgicaux est maintenant en mesure d’établir des objectifs collectifs.