Qualité sur le terrain : Comment les fournisseurs de première ligne améliorent leur rendement
« Jusqu’à récemment, nous n’avions pas l’habitude (en tant que médecins) de recevoir une véritable rétroaction sur notre rendement après avoir suivi notre formation. »
Tiré du balado connexe
Offrir des soins de qualité devrait être le but de quiconque œuvre dans le système de soins de santé en Ontario.
Toutefois, dans le contexte sous forte pression d’aujourd’hui, les médecins et autres professionnels de la santé exerçant en soins primaires dans la collectivité ou les hôpitaux ont souvent de la difficulté à trouver le temps de participer à des initiatives d’amélioration de la qualité en plus de prodiguer les soins nécessaires à leurs patients.
Comme l’a récemment déclaré le Dr Jeremy Grimshaw, professeur de médecine à l’Université d’Ottawa, dans un commentaire à l’intention des médecins : « Vous voulez prodiguer des soins optimaux à vos patients, mais vous avez rarement le temps ou l’énergie pour étudier un rapport dense et complexe qui vos indique comment le faire, même s’il se base sur des données tirées de votre propre pratique. »
Une solution possible? Lorsqu’il est fait adéquatement, le processus d’« audit et rétroaction » a été défini et validé comme étant l’une des approches les plus prometteuses pour améliorer la qualité des soins. Le processus d’audit et rétroaction comprend l’évaluation indépendante de la pratique clinique d’un médecin par rapport à un ensemble d’indicateurs.
À l’occasion d’un sommet international s’étant déroulé à Toronto l’été dernier et organisé conjointement avec Qualité des services de santé Ontario, on a mis en vitrine les rapports Mapratique, un processus d’audit et rétroaction préparé par Qualité des services de santé Ontario.
Les rapports se servent de données validées sur la population de patients d’un médecin de famille pour fournir un rapport confidentiel et personnalisé dans lequel les données sur le schéma de pratique du médecin sont comparées à celles d’autres médecins dans la province. Les conclusions du rapport s’accompagnent également d’idées de changement pour l’amélioration de la pratique.
Le format, le contenu et le mécanisme de publication des rapports font continuellement l’objet d’une réévaluation pour les rendre plus utilisables et pertinents, et des données confidentielles sur la prescription individuelle d’opioïdes ont été ajoutées au rapport pour les médecins de famille en novembre 2017. Cette mesure répond à un point soulevé par la Dre Tara Kiran, responsable de la qualité de l’équipe de santé familiale de l’Hôpital St. Michael et titulaire de la chaire Fidani pour l’amélioration et l’innovation en médecine familiale. Dans sa récente présentation sur l’utilisation des données pour améliorer la qualité durant les rondes de qualité organisées par Qualité des services de santé Ontario, la Dre Kiran a fait observer qu’il fallait accorder la priorité à ce qui importe et elle a utilisé la prescription appropriée d’opioïdes à titre d’exemple.
Depuis les quatre dernières années, les rapports Mapratique de Qualité des services de santé Ontario sont à la disposition des médecins de soins primaires et des médecins qui offrent des soins dans les foyers de soins de longue durée. Chez ces derniers, les rapports ont récemment été améliorés pour fournir des données sur les pratiques en matière de prescription d’antibiotiques, puisque ces médicaments pourraient ne pas être nécessaires pour traiter les infections non complexes les plus courantes chez les résidents en soins de longue durée.
Des rapports Mapratique personnalisés seront bientôt accessibles pour les chirurgiens orthopédiques et les médecins faisant partie du Réseau d’amélioration de la qualité des soins chirurgicaux en Ontario ou du Réseau d’amélioration de la qualité de la médecine générale. Ces rapports fourniront des données et des ressources sur des enjeux qui concernent particulièrement ceux qui font partie de ces réseaux.
Bien que le processus d’audit et rétroaction ne soit que l’un des nombreux leviers pour mettre en œuvre l’amélioration de la qualité dans la communauté des médecins, le récent sommet a clairement démontré que la science et, jusqu’à un certain degré, la volonté existent pour l’utiliser de façon efficace.
Comment des cliniciens occupés trouvent-ils du temps pour le processus d’audit et rétroaction? Que dit la science à propos de sa valeur? Comment les cliniciens se servent-ils de l’audit et de la rétroaction, et font-ils réellement une différence? Écoutez alors que nous discutons de ces éléments et d’autres questions dans notre balado avec le Dr David Kaplan, chef de la qualité clinique de Qualité des services de santé Ontario. [En anglais seulement]
Lire la transcription.
(Remarque : Même si cette publication porte sur les médecins, notre vision – si les données le permettent – consiste à offrir des rapports adaptés aux nombreux professionnels engagés qui participent aux initiatives locales pour améliorer la qualité)