L’engorgement des hôpitaux et la médecine de couloir sont des réalités auxquelles est aujourd’hui confronté le système de soins de santé de l'Ontario. Le fait que ces réalités représentent à la fois une source et un symptôme des pressions exercées sur les patients et les cliniciens de première ligne met évidence la complexité des défis pour améliorer la situation.
Voilà l’un des principaux messages se dégageant de À la hauteur 2018, le rapport annuel de Qualité des services de santé Ontario sur le rendement du système de santé de la province.
Le rapport documente les effets en cascade de l’engorgement des hôpitaux, par exemple des temps d’attente plus longs avant une admission à l’hôpital depuis les services des urgences; des temps d’attente plus longs avant un transfert de l’hôpital vers d’autres types de soins – notamment des soins de longue durée ou des soins à domicile; un accès insuffisant à des soins e santé mentale et lutte contre les dépendances. À une époque où un nombre sans cesse croissant de patients ont des besoins médicaux complexes, ces facteurs de stress sur le système contribuent également à augmenter le niveau de détresse chez les aidants naturels non rémunérés.
Tout le monde veut des soins de santé de qualité. Et pourquoi pas?
Cette croyance, sur laquelle repose le travail de Qualité des services de santé Ontario, a récemment été soutenue par l’Organisation mondiale de la Santé, la Banque mondiale et des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Ces organisations ont déclaré que « même avec une couverture de santé essentielle et une protection financière, les résultats en matière de santé demeureraient médiocres si les services étaient de piètre qualité et risqués pour la santé. »
Dans un commentaire (en anglais seulement) publié récemment dans le Journal de l’Association médicale canadienne, nous avons résumé les données démontrant que la qualité des soins de santé au Canada est bonne, mais pas excellente. Nous avons aussi fait plusieurs suggestions d’amélioration. Dans l’article, nous avons mis l’accent non pas sur ce que les cliniciens pourraient faire différemment, mais plutôt sur les décisions que les gestionnaires, les administrateurs et les décideurs peuvent prendre. Même si la plupart des initiatives d’amélioration de la qualité doivent être mises en œuvre à l’échelle locale, nous estimons que certaines mesures clés pourraient être prises à l’échelle du pays.
Un système de santé de qualité assure la prestation de soins de manière intégrée dans toute une panoplie de configurations de soins et de populations de patients. Malheureusement, même un excellent système de soins de santé présente des lignes de faille dans lesquelles les patients peuvent se retrouver avec une qualité déficiente.
À la hauteur, le 11e rapport annuel de Qualité des services de santé Ontario sur le rendement du système de santé de la province et sur la santé des Ontariens documente ces lignes de faille de même que d’autres secteurs où le système peut être amélioré. Ce rapport permet de prendre le pouls du système sur un large spectre et d’obtenir des témoignages de gens comme Gordon, Lilac et Elgin, qui nous partagent leur expérience comme patient, et celle de Shawn Dookie, une infirmière praticienne.
Il s’est avéré gratifiant et approprié que notre première discussion sur Twitter, cette semaine à propos de la qualité des services de santé, ait justement porté sur la perspective du patient.
Tout comme le fait, également, que des membres du public et des représentants des patients ont participé à cette discussion d’une heure sur #HQOchat. C’était la première fois que Qualité des services de santé Ontario organisait de tels échanges sur Twitter.
(Le 20 juin, je dirigerai une discussion sur Twitter autour de la qualité et des soins de santé. Ce blogue donne le contexte de cette conversation)
Nous reconnaissons tous la qualité dans un vêtement, un véhicule ou une conversation.
Mais définir la qualité dans des soins de santé ou un système de santé est une autre paire de manches.