L’asthme est une affection inflammatoire chronique des voies respiratoires dans les poumons. Chez les personnes atteintes d’asthme, les voies respiratoires s’enflamment et s’obstruent, généralement parce qu’elles réagissent de façon excessive à des facteurs internes et externes, communément appelés déclencheurs (par exemple, des allergènes, des irritants). Ces personnes éprouvent généralement de la difficulté à respirer, sont essoufflées, ressentent une pression à la poitrine, ont une respiration sifflante (la respiration produit un sifflement dans les voies respiratoires), produisent des expectorations (mucus) ou toussent. Ces symptômes peuvent être épisodiques ou persistants. Comme pour bon nombre de maladies chroniques, la cause de l’asthme n’est pas connue avec certitude, mais on pense qu’il se développe à partir d’interactions entre des facteurs génétiques et environnementaux comme des antécédents familiaux d’asthme et l’exposition à la fumée, à la pollution atmosphérique ou aux vapeurs ou aux particules.
L’asthme est l’une des maladies chroniques les plus courantes chez les enfants au Canada puisqu’environ 15 % des enfants et des adolescents (jusqu’à l’âge de 19 ans) étaient atteints de cette maladie en 2013/14. En Ontario, on estime qu’une personne sur quatre âgée de moins de 19 ans était atteinte d’asthme en 2015 et que la moitié des nouveaux cas d’asthme sont découverts chez des personnes âgées de moins de 15 ans. Ces dernières années, l’incidence de l’asthme en Ontario (soit le nombre de personnes nouvellement diagnostiquées chaque année) a diminué dans toutes les tranches d’âge. Elle est ainsi passée de près de 10 nouveaux cas pour 1 000 personnes en 1996/97 à 2,45 pour 1 000 personnes en 2016/17. De même, puisque les gens vivent généralement plus longtemps, la prévalence de l’asthme en Ontario (soit le nombre de personnes qui vivent avec la maladie) a continué à augmenter pour tous les âges. Elle est ainsi passée d’environ 90 pour 1 000 personnes en 1996/ 1996 à 155 pour 1 000 personnes en 2016/17. L’incidence et la prévalence varient considérablement dans l’ensemble de la province. Ainsi, en 2016/17, toutes deux étaient plus élevées dans la région du Centre-Ouest et plus faibles dans la région de Waterloo Wellington.
Bien que l’asthme ne puisse pas être guéri, la plupart des gens peuvent le contrôler en utilisant des médicaments de contrôle appropriés, comme des corticostéroïdes inhalés, et en réduisant leur exposition aux déclencheurs. Les soins de l’asthme visent principalement à aider les personnes à contrôler leur asthme et à réussir à maintenir ce contrôle, ce qui réduira le risque d’exacerbation (une poussée ou crise d’asthme) et améliorera leur santé et leur qualité de vie en général. Les lignes directrices actuelles indiquent qu’avec une prise en charge appropriée dans le cadre des soins primaires, la plupart des personnes atteintes d’asthme devraient pouvoir vivre sans symptômes. Les exacerbations qui exigent la prise de corticostéroïdes oraux, une consultation à l’urgence ou une hospitalisation doivent généralement être vues comme un échec dans la prise en charge de l’asthme. Tout décès dû à l’asthme devrait être jugé évitable.
Toutefois, on estime que 50 % des personnes atteintes d’asthme au Canada contrôlent mal leur asthme, ce qui entraîne des réductions inutiles de la qualité de vie et des maladies et des décès évitables. En Ontario, environ 85 personnes meurent chaque année de l’asthme (il y a eu 1 272 décès entre 2000 et 2015). Le taux de mortalité toutes causes confondues, ajusté en fonction de l’âge et du sexe pour les personnes atteintes d’asthme, est plus élevé que pour l’ensemble de la population (en 2008, il y a notamment eu 852 décès pour 100 000 personnes atteintes d’asthme contre 640 pour 100 000 personnes dans la population en général).
L’asthme non contrôlé contribue également à une plus grande utilisation des soins de santé et à des coûts élevés du point de vue des soins de santé. Il a été démontré que l’utilisation globale des services de santé pour les personnes atteintes d’asthme est beaucoup plus élevée pour les personnes dont l’asthme est non contrôlé. Elle est également particulièrement élevée dans l’année précédant les décès liés à l’asthme. Au Canada, l’asthme est la cause la plus fréquente d’hospitalisation d’enfants et, d’après le nombre d’absences scolaires, de consultations à l’urgence et d’hospitalisations, c’est l’une des principales causes de morbidité due aux maladies chroniques chez les enfants et les adolescents. L’âge est également un facteur important. Ainsi, en Ontario, les taux d’hospitalisation liés à l’asthme, de consultations à l’urgence et de demandes de remboursement au titre du Régime de l’assurance-santé de l’Ontario (RAMO) sont beaucoup plus élevés chez les très jeunes enfants (moins de 5 ans) et les jeunes enfants (5 à 9 ans) que chez les enfants plus âgés et les adolescents. On a dénombré 14 015 consultations à l’urgence spécifiquement pour l’asthme et 4 215 hospitalisations spécifiques à l’asthme en Ontario en 2016/17 chez les personnes âgées de 19 ans et moins.
L’asthme est également associé à des coûts indirects importants pour la société, comme l’absentéisme à l’école et au travail. Les personnes atteintes d’asthme ont souvent une qualité de vie inférieure à celle de la population générale, ce qui explique la plus faible productivité au travail des aidants naturels des enfants atteints d’asthme. Le fardeau économique de l’asthme en Ontario (soit les coûts directs des soins de santé plus les coûts sociaux indirects) a été estimé à 1,8 milliard de dollars en 2011.
Ces données mettent en évidence les possibilités d’améliorer la gestion de l’asthme. Par exemple, les taux d’hospitalisation plus élevés chez les plus jeunes enfants (moins de 5 ans) sont liés aux difficultés de diagnostic et de traitement de l’asthme dans cette tranche d’âge. Mais ces hospitalisations sont vues comme étant largement évitables grâce à l’amélioration du diagnostic et de la gestion de l’asthme dans les établissements de soins primaires et communautaires. Cette norme vise à aider les cliniciens à diagnostiquer l’asthme de façon appropriée, à reconnaître et à traiter l’asthme non contrôlé, à augmenter ou à réduire la médication afin qu’elle soit optimale, à donner à donner aux enfants et aux adolescents atteints d’asthme et à leurs aidants naturels les moyens de s’autogérer en utilisant un plan d’action pour l’asthme et à favoriser des transitions sûres et efficaces dans les soins. L’amélioration de la qualité des soins pour l’asthme peut aider les enfants et les adolescents à mieux contrôler leur maladie, ce qui leur permettra de prévoir les exacerbations aiguës, les consultations à l’urgence, les admissions à l’hôpital et les décès.