Nouveau rapport: qualité des soins primaires
Qualité des services de santé Ontario publie un nouveau rapport qui révèle que tout le monde ne reçoit pas le même niveau de soins primaires en Ontario.
La prestation de soins de qualité hors pair dans la province dépend de l’endroit où on vit ou de qui on est.
Le fait est que lorsque les gens sont malades, ils ne peuvent pas tous consulter le jour même ou le lendemain ou recevoir une réponse rapidement après avoir contacté leur fournisseur de soins primaires. Certaines personnes estiment participer davantage aux décisions concernant leurs soins. Et les taux des tests de dépistage de certaines affections ne sont pas les mêmes dans toute la province. Ces conclusions, ainsi que d’autres, figurent dans Qualité des soins primaires rapport que Qualité des services de santé Ontario a publié récemment.
Ce document décrit bon nombre de défis que j’ai constatés dans le secteur des soins primaires un peu partout dans la province en ma qualité de médecin de famille. Tant dans le Nord de l’Ontario, au début de ma carrière que dans mon travail actuel auprès des sans-abri et des immigrants de première génération à Toronto, je constate les mêmes frustrations que ressentent les soignants et les patients.
Il est nécessaire de jeter un regard différent sur la façon dont le secteur des soins primaires offre ses services pour venir à bout des inégalités – dans de nombreuses régions et localités.
À titre de patients, de fournisseurs et de membres du grand public, nous sommes en droit d’exiger des soins équitables où que nous vivions, dans des quartiers à faible revenu, des localités rurales ou dans les régions du Nord, et quelle que soit la langue que nous parlons.
Mais notre rapport montre que ce n’est pas toujours le cas maintenant.
Bien que la plupart des Ontariens (94 %) disent avoir un médecin de famille, certains sont en mesure de le consulter plus facilement et plus rapidement que d’autres.
L’écart est plus évident lorsque nous comparons l’accès le même jour ou le jour suivant entre les personnes qui vivent en milieu urbain et celles qui vivent dans des régions rurales ou du Nord. Seulement 28 % des habitants de la région du Nord-Ouest et 35 % des habitants des régions rurales sont en mesure de voir leur fournisseur de soins primaires le même jour ou le lendemain. Ce taux est de 46 % pour les personnes qui vivent dans des régions urbaines.
On constate un autre écart important chez les personnes qui parlent une autre langue que l’anglais ou le français à la maison. Des soins sûrs axés sur le patient reposent sur une communication efficace. Pourtant, notre rapport montre que les personnes qui ne parlent pas l’anglais sont moins susceptibles d’avoir une réponse en temps voulu de leur fournisseur de soins primaires lorsqu’elles l’appellent. De fait, 68 % des personnes qui ne parlent pas l’anglais ont indiqué avoir été en rapport avec un fournisseur de soins ou recevoir un appel contre 79 % des personnes qui parlent l’anglais. De même, 78 % des nouveaux immigrants en Ontario, contre 88 % des Ontariens nés au Canada, disent que leur fournisseur de soins primaire les fait souvent ou toujours participer aux décisions concernant leurs soins.
Nous avons aussi constaté des incohérences dans la qualité des soins fondés sur des données probantes que les Ontariens à faible revenu reçoivent. Beaucoup tardent à passer des tests de dépistage: 50 % des personnes âgées de 50 à 74 ans qui vivent dans des quartiers urbains dont les revenus sont les plus faibles ne passent pas le test de dépistage du cancer du côlon. Ce pourcentage tombe à 35 % dans les quartiers aux revenus les plus élevés.
Le but de ce rapport n’est pas de montrer les gens du doigt ou de les blâmer. Il consisterait plutôt à encourager des dialogues nouveaux et importants. Il devrait souligner la nécessité de faire de l’équité une loupe dans notre travail d’amélioration de la qualité. L’équité fait partie des six attributs de la qualité des soins de santé et doit être au sommet de nos priorités pendant que nous continuons de surveiller la performance dans le domaine des soins primaires.
Il y a une citation qui me semble pertinente, régulièrement attribuée à Gandhi. « On peut juger de la grandeur d'une nation par la façon dont ses membres les plus faibles y sont traités. L’écrivaine Pearl Buck a dit quelque chose de semblable : « On reconnaît une grande civilisation aux soins qu'elle porte aux nécessiteux. » Si je n’aime pas qu’on utilise les termes « faibles » ou « nécessiteux » pour décrire les gens, j’apprécie ces deux pensées et je crois que notre système de santé devrait répondre aux besoins de tous les habitants de notre province sans exception.
Nous savons que les soins primaires sont le fondement d’un système de santé sain, mais que les inégalités dans le système l’affaiblissent. Pour mieux comprendre ces aspects et d’autres facettes de notre système de soins primaires, je vous invite à lire le rapport.
J’espère que ce rapport ouvrira un dialogue important. Veuillez le lire et le partager et nous dire ce que vous pensez sur Twitter @HQOntario ou dialoguez directement avec moi à @DrJoshuaTepper. Les données des indicateurs que nous avons publiés seront mises à jour régulièrement dans le cadre de notre travail continu de surveillance et de publication de rapports sur les soins primaires. Visitez notre site Web pour en savoir plus.