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L’espérance de vie des Ontariens se stabilise, principalement en raison d’une augmentation marquée du nombre de décès liés aux opioïdes.
L’espérance de vie en Ontario se stabilise après des années d’améliorations constantes, un changement largement attribuable à une augmentation nette du nombre de décès liés à une intoxication aux opioïdes. De plus, les risques pour la santé de la population, comme le tabagisme, l’obésité et la forte consommation d’alcool, réduiront potentiellement les espérances de vie de la population ontarienne.
Le nombre de décès liés aux opioïdes en Ontario a presque doublé au cours des trois dernières années et triplé au cours des 12 dernières années, soit 10,2 par tranche de 100 000 personnes en 2018, ce qui constitue une hausse par rapport à 2015 et à 2006, où les taux étaient respectivement de 5,3 et 3,4. C’est un total de 1 473 décès par intoxication aux opioïdes en 2018, contre 728 en 2015 et 436 en 2006.
Les opioïdes sont généralement prescrits pour gérer la douleur. Toutefois, leur utilisation comporte des risques, comme la dépendance, la surdose et la mort. Bien que les décès liés aux opioïdes résultent souvent de la consommation de drogues provenant de sources illicites, 1 Gouvernement du Canada. « Mesures du gouvernement du Canada sur les opioïdes : 2016 et 2017 », accessible à l’adresse : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/publications/vie-saine/mesures-opioides-2016-2017.html les professionnels de la santé peuvent contribuer à réduire l’exposition des gens aux risques des opioïdes en en prescrivant moins souvent aux patients dans des doses moins élevées et durant des périodes plus brèves, le cas échéant.
Ce n’est pas seulement un enjeu de l’Ontario, car d’autres provinces et pays constatent aussi une diminution de l’espérance de vie et une forte augmentation des décès liés aux opioïdes. Un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la crise des opioïdes a révélé que les États-Unis et le Canada affichent les taux les plus élevés de décès liés aux opioïdes parmi les 25 pays de l’OCDE pour lesquels les données sont disponibles. 2 « Addressing Problematic Opioid Use in OECD Countries », accessible à l’adresse : https://www.oecd-ilibrary.org/social-issues-migration-health/addressing-problematic-opioid-use-in-oecd-countries_a18286f0-enOECD (2019). Un rapport de 2019 a révélé que l’augmentation de l’espérance de vie s’est récemment stabilisée, soulignant une hausse des intoxications accidentelles aux opioïdes comme l’une des causes. 3 https://www.bma.org.uk/-/media/files/pdfs/about%20the%20bma/how%20we%20work/divisions/pre%20arm%20briefings/2%20pre%20arm%20briefing%20-%20life%20expectancy.pdf?la=en 4 BMJ, août 2018. « Recent trends in life expectancy across high income countries: retrospective observational study », accessible à l’adresse : https://www.bmj.com/content/362/bmj.k2562
Les taux de suicide augmentent chez les enfants et les jeunes. En 2016, il y a eu 6,6 suicides pour 100 000 habitants âgés de 10 à 24 ans, contre 4,8 en 2013.
Le tabagisme, l’obésité et la forte consommation d’alcool sont autant de risques pour la santé de la population ontarienne. Plus de 1 Ontarien sur 7 âgé de 12 ans et plus (15,3%) a déclaré avoir fumé la cigarette en 2017, tandis que seulement 1 sur 4 (25,5%) des 18 ans et plus étaient obèses 5 Les taux d’obésité sont fondés sur le poids et la hauteur rajustés que les personnes ont déclarés , et environ 1 sur 6 (18,0%) 12 ans et plus ont déclaré être de grands buveurs.
Découvrez ce que font les professionnels de la santé pour améliorer les soins prodigués aux patients qui ont de la douleur : https://hqontario.ca/Amélioration-de-la-qualité/Rapport-de-pratique/Soins-primaires/Des-soutiens-pour-la-prise-en-charge-de-la-douleur
Réduire au minimum l’utilisation des opioïdes après une intervention chirurgicale
Lire l’histoire de Dierdre et du Dr Lisi
Avant de subir une chirurgie du colon à l’Hôpital General and Marine de Collingwood, Deirdre a décidé de prendre en charge sa douleur postopératoire sans avoir recours aux opioïdes. L’ancienne professeure de 68 ans, qui s’était vue prescrire des opioïdes après deux autres interventions chirurgicales subies dans le passé, n'avait pas aimé l’état dans lequel ils l’avaient mise et était préoccupée à l’idée de devenir dépendante à ceux-ci.
En faisant ses propres recherches, Deirdre savait que certaines personnes qui se font prescrire des opioïdes après une intervention chirurgicale finissent par en utiliser pendant de nombreux mois ou même des années. Elle a discuté de la question avec son chirurgien, le Dr Michael Lisi, qui est également le médecin en chef de l'hôpital, et ils ont élaboré un plan pour gérer sa douleur postopératoire sans ordonnance d’opioïdes.
La chirurgie du colon de Deirdre a pris un peu plus de temps que prévu, mais tout s’est bien passé. Elle a quitté l'hôpital le lendemain pour retourner à son domicile à Creemore avec deux médicaments sans opioïdes pour soulager la douleur. « C'est tout ce que j'avais, et tout ce dont j'avais besoin », dit-elle.
Le Dr affirme que l'expérience de Deirdre est un exemple des premières réussites du nouveau programme de l'hôpital visant à réduire la prescription inutile d’opioïdes après des interventions chirurgicales courantes – lequel s’inscrit dans le cadre d'une campagne d'amélioration de la qualité des soins chirurgicaux à l'échelle de la province dans 47 hôpitaux de l’Ontario. Un grand nombre de patients en phase postopératoire quittent l’Hôpital General and Marine de Collingwood avec une ordonnance pour une petite quantité d’opioïdes, ce qui est conforme à la norme de qualité de Qualité des services de santé Ontario sur la prescription d’opioïdes pour soulager la douleur aiguë, et certains patients comme Deirdre choisissent de complètement les éviter.
Dans certaines zones de la région de Simcoe Muskoka, y compris Collingwood, les visites aux services des urgences attribuables à une intoxication aux opioïdes sont beaucoup plus élevées que la moyenne de l'Ontario parce que les gens ont développé une dépendance à ceux-ci. « Bien qu’il ne s’agisse pas seulement d'un problème chirurgical, l’intervention joue véritablement un rôle dans la crise des opioïdes, parce que c’est d’abord la façon dont de nombreux patients y sont exposés. »
La stratégie de réduction du recours aux opioïdes de l’Hôpital General and Marine de Collingwood permet de renseigner les patients sur ce à quoi ils peuvent s’attendre en matière de douleur, d’examiner les risques liés aux opioïdes et d’élaborer des solutions permettant de consommer une plus petite quantité d'opioïdes ou de prendre en charge la douleur sans opioïdes, comme en ayant recours à d'autres types de médicaments et de thérapies sans opioïdes. Le programme offre également aux fournisseurs de soins de santé une formation sur les pratiques en matière de prescription d'opioïdes.
Les premiers résultats de l'initiative ont montré une réduction importante du pourcentage de patients qui s’étaient vu prescrire des opioïdes après une intervention chirurgicale. Le Dr Lisi signale que les taux de prescription d'opioïdes après une chirurgie d'un jour étaient passés de 59 % à 28 % avant la mise en œuvre du programme, et de 90 % à 47 % pour les patients admis à l'hôpital.
Deux mois après sa chirurgie, Deirdre indique qu’elle sera bientôt autorisée à retourner au gymnase pour s’entraîner. « J’ai bien hâte », dit-elle.
Les patients, les familles et le public jouent un rôle essentiel dans le processus d’amélioration de la qualité des soins de santé
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